Pierre Pedelmas
J'ai acheté mon premier appareil photo à la naissance de ma fille, en 1963.
J'ai commencé à faire de la photo de famille, que j'ai étendue rapidement aux voisins de mes parents.
Ils étaient Paysans dans un petit village de l'Aude où j'allais en vacances.
Je faisais le tour des fermes et des villages pour enregistrer des scènes de la vie rurale. J'ai fait cela de 1964 à 1980, glanant ainsi des milliers d'images.
J'aime les gens, j'aime les voir vivre leur quotidien, j'aime les voir heureux. Je n'aurai pas pu être reporter de guerre.
Je me déplace toujours avec mon appareil photo, même pour aller acheter mon pain le matin. Je ne veux rien perdre d'un éventuel événement, de la vie qui m'entoure.
Il m'arrive d'arrêter une personne dans la rue parce que je trouve que la lumière lui va bien et je lui propose de faire un portrait que je lui enverrai.
Je réalise mes portraits en lumière naturelle, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur. Dans ma voiture, j'ai un tissu pour faire un fond et un réflecteur pliable blanc pour renvoyer la lumière, un petit miroir, un peigne.
J'ai toujours eu très peu de matériel, considérant que ce n'est pas l'appareil qui fait une bonne photo mais plutôt l'utilisation d'une bonne lumière sur mon sujet.
Avec l'argentique j'utilisais un 35mm et un 85mm, sur mon Spotmatic.
Avec le numérique, j'utilise uniquement un zoom 24/85.
Ma démarche photographique a toujours été guidée par l'humain, qu'il soit dans sa vie de tous les jours ou qu'il pose pour un portrait.
J'ai concrétisé ma démarche humaniste, en réalisant «PAYSANS », livre de 120 photos N B rendant hommage à tous ceux qui ont travaillé très durement leur terre, sans un seul jour de vacances.
Pierre PEDELMAS