Pour mettre à distance les soucis de la vie courante, certains font de fréquents voyages, d’autres lisent d’abondance, d’autres encore courent derrière un ballon, tapent dans une balle… Une possibilité plus rare : le montage d’un court métrage audiovisuel.
Encore plus efficace s’il est fait à base de dessins, comme une BD. Crayon ou pinceau en main, on voyage dans le temps ou dans un pays. Ensuite, à l’ordinateur, l’assemblage des images et du son, la lente progression du montage absorbent l’esprit de créateur. Toutes ces raisons font que j’aime avoir toujours un projet en chantier et que souvent je commence par dessiner.
Camille, c’est Camille Doncieux, la première épouse de Claude Monet. Bien qu’elle soit le personnage central de ce montage on ne pourra s’empêcher de citer le maître, ne serait-ce parce qu’elle lui a souvent servi de modèle : au jardin, c’est Camille, au milieu des coquelicots, encore Camille, la femme à la robe verte, toujours Camille…et bien d’autres. La malchance aussi : soutien du peintre au cours des années de disette, des hivers sans feu, des maigres repas, des multiples déménagements parce qu’on ne pouvait plus payer le loyer, trompée par son mari, atteinte d’une maladie mortelle, elle s’éteint juste avant que Monet atteigne enfin la reconnaissance et le confort matériel. Discrète jusqu’au bout, elle repose dans une tombe toute simple, tout au fond du cimetière de Vétheuil, où ne vont que
ceux qui savent qui elle fut.