Anne-Marie Etienne
Ingénieur de formation, titulaire d’un D.E.A. de traitement du signal et de l’image, professeure agrégée de mathématiques, j’ai enseigné en lycée, BTS et école d’ingénieur après un passage au Laboratoire d’Astronomie Spatiale de Marseille. Je suis mariée et mon mari est aussi un grand amateur de la chasse photographique, en particulier des oiseaux. Nous avons deux enfants et quatre petits-enfants. Suite à une retraite récente, je peux me consacrer pleinement à ma passion pour la photographie. Avec mon mari, nous nous sommes inscrits, il y a quelques années à un club photo membre de la Fédération Photographique de France (FPF). Analyse de photos, critiques (constructives !), conseils éclairés et confrontation avec d’autres sensibilités photographiques ont contribué à faire évoluer notre regard sur la prise de vue et le post traitement. L’inscription aux concours de la FPF et aux concours internationaux est aussi un moyen de soumettre mon travail à une évaluation extérieure. On est souvent déçu, parfois extrêmement heureux, mais, succès ou échec, c’est une motivation supplémentaire pour progresser. Les concours ajoutent une dimension ludique à la création photographique. Ces participations ont enrichi ma culture photographique. Ils m’ont incitée à privilégier l’espace-temps de la prise de vue, même si j’aime aussi jouer avec les possibilités infinies de la création numérique, et m’ont permis d’obtenir les distinctions EFPF et EFIAP/Silver. Je suis aujourd’hui Commissaire National Nature Images Projetées.
J’ai exposé dans de nombreux festivals nature comme Spotnature, Montier-en-Der (Stand de la FPF), Egletons Photos Nature, Festival Hauteville-Lompnes …Certaines de mes photographies ont été publiées dans Chasseur d’images, BBC Wildlife Magazine et European Photographer (quelques photos issues de la série « Les sables du temps » avec laquelle j’ai obtenu le Grand Prix d’Auteur FPF 2022) et, bien sûr, dans France Photographie. Ma série « Black Ellies » a fait l’objet d’un portfolio dans Chasseur d’images et sera exposée au 15ème Festival de la Camargue et du Delta du Rhône. Et, tout récemment, une de mes photographies figure au palmarès du 33ème Memorial Marie Luisa. Partager mes images, ma vision du monde, me confronter au regard des autres, est extrêmement motivant et donne une dimension humaine et sociale à mon travail de photographe.
L’évidence de la photo nature s’est imposée au cours de mon premier voyage en Afrique Australe, il y a maintenant une vingtaine d’années. La découverte des paysages sauvages de Namibie, de sa faune extraordinaire adaptée à des conditions extrêmes et des peuples chaleureux qui y vivent, a modifié pour jamais ma vision de la vie sauvage. Les grands parcs africains sont riches d’une faune remarquable. On pourrait la croire inchangée depuis la nuit des temps. Lors de ce premier séjour j’ai eu l’impression de pénétrer au paradis terrestre, un aperçu du monde d’avant la chute… Bien sûr, tout est bien loin d’être si idyllique, cette Afrique vierge et sauvage n’existe presque plus, mais j’ai connu cette fois-là au milieu des dunes du Namib, une sorte d’épiphanie, une émotion lumineuse et intense qui se renouvelle à chaque voyage. La photographie est un moyen de partager la beauté d’une nature en danger. L’émerveillement ne peut être dissocié de la crainte de voir disparaître à jamais un univers fragile et superbe, la photo devenant une tentative désespérée de figer l’instant présent, une lutte contre l’accroissement de l’entropie qui nous dévore. Ma formation en mathématiques et en traitement du signal devait me conduire à utiliser la photographie numérique mais mon travail s’inspire de la tradition romantique de la peinture du XIX siècle, et je reste persuadée de la bonté inhérente de la nature et de l’humain. Cette recherche de la beauté est au centre de ma démarche photographique et, à mon modeste niveau, je souhaite transmettre cet émerveillement, cette plénitude ressentie en se trouvant au sein d’endroits encore préservés de notre planète et en rencontrant les peuples, comme les Sans, les Himbas ou les Maasaïs, qui les habitent.