Jean-Marie Rossi
Jeune « diaporamiste » de 73 ans, je pratique cette passion depuis un demi-siècle, autant dire que je l’ai découverte à l’ère glaciaire du diaporama. J’ai donc pu suivre son évolution avec tous les plaisirs et toutes les galères que cela suppose. Bien heureux ceux qui découvrent de nos jours ce fabuleux moyen d’expression, ils ne connaitront jamais le minutage, à la fraction de seconde près, pour parvenir à faire un « CUT « avec précision sur un « magnétophone à tête libre » ( les teenagers pourront aller sur Google pour savoir de quoi il s’agit ).
Ils ne passeront jamais des nuits interminables à recommencer 2,3,4 fois et parfois plus encore l’encodage d’un montage, avec les premiers outils informatiques, pour parvenir à un résultat satisfaisant. Ils ne connaitront jamais les caprices de démarrage des projecteurs de diapositives qui n’en faisaient qu’à leur tête, entrainant un déphasage dans l’ordre de passage des images. Et pourtant, malgré tout cela, je n’ai jamais cessé d’éprouver autant de plaisir à la création de ces mini-spectacles qui requièrent imagination, technique, sens de l’image juste et de la musique appropriée, ainsi qu’une certaine propension à l’écriture du texte et un goût certain de la mise en scène.
Tel un alchimiste dans son labo, le « diaporamiste » mélange et dose savamment tous les ingrédients nécessaires à l’obtention d’une potion magique qui produira (ou non) l’effet attendu sur le public. Car dans le temps imparti, parvenir à impressionner le public n’est pas toujours chose aisée, à fortiori de nos jours où le monde est saturé par un extraordinaire ballet d’images de toutes origines traitant de tout et n’importe quoi. J’espère que de nombreux nouveaux adeptes prendront la relève afin que ne disparaisse pas ce merveilleux moyen d’expression.