Reconnaître le beau de l’être.
J’ai commencé la photo, j’avais à peine 20 ans. Mon premier appareil photo était un moyen format yachica mat 124 et j’effectuais mes tirages avec un krokus 3. Passionnée, je réalisais déjà des photos de nus et d’autres photos où l’humain était prépondérant. Puis les aléas de la vie, d’autres priorités, ont mis en veille cette passion. Il y a bien eu quelques essais de reprises, des tirages dans ma salle d’eau et néanmoins quelques photos non sans mal et pas mal. J’ai même animé un club photos pour enfants. La vie a continué, mes photos n’étaient essentiellement des photos de famille mais néanmoins avec un certain regard et quelques clins d’œil dont je ne rendais pas compte à l’époque.
2005 : la rencontre du numérique avec un cadeau d’un reflex Pentax et mon inscription au club photo de Mâcon en 2006 ont réveillé en force ma passion. Mon côté jusqu’au-boutiste me font aller loin, je découvre les logiciels de photos et cela me fascine. Rien ne m’arrête, je deviens boulimique de tout : livres d’apprentissage, d’auteurs, j’apprends, j’essaie, recommence maintes fois jusqu’à ce que l’image me convienne. Photographier l’humain dans ce qu’il a de beau, c’est cela qui va m’animer le plus. Le temps s’écoule, et mes photos murissent et se personnalisent.
J’ai des images en moi, elles évoluent au cours du temps et s’imposent avec lui. Il m’arrive de faire des esquisses pour fixer ces images. J’ai une sorte de carnet de bord où je dessine, c’est un fourre-tout d’idées, de réflexions, de pensées, de phrases d’auteur, une sorte de bibliothèque qui m’habite pour me rappeler. Tout peut me toucher et m’influencer et je m’en nourris pour aboutir à la photo. Ce sont des photos d’autres hier et aujourd’hui, des peintures, des sculptures, des couleurs, des matières, de l’écrit. Et bien sûr la personne que je vais photographier m’influence et est déterminante dans la direction que je vais prendre. C’est comme une danse. Ainsi l’image progresse et se précise.
Commence alors comme un parcours, une quête pour aller vers cette photo idéalisée : et je me donne tous les moyens en recherche de tissus, d’objets, de vêtements, de matières. Puis arrive le jour de la prise de vue; Je vais dans mon salon scénariser ce que veux. , j’installe le décor qu’il faut jusqu’au moindre détail. Ou c’est à l’extérieur qu’un décor naturel atypique va provoquer le scénario.
J’ai pris rendez-vous auparavant avec le modèle. C’est une femme, un homme que je connais, Il ou elle peut faire partie de mes proches, de mes amis, de mon entourage, ou le choix du modèle peut être l’occasion d’une belle rencontre. Et j’ai alors un regard, une émotion, une grâce. J’attends le moment du contact intime avec son âme et saisir l’instant, juste l’instant qui va reconnaître le beau de l’être, le photographier dans son rayonnement, son sensible
J’utilise la lumière naturelle. Une fois la prise de vue réalisée, j’effectue un travail de post production. Je me sers de tous les possibles qu’offrent les logiciels de photos pour aller vers cette photo magnifiée.
Mes photos sont principalement en couleur tant cette couleur est pour moi prépondérante. Mais le monochrome est aussi présent quand il convient à l’image.
J’ai une infinie reconnaissance pour les personnes que je photographie, car c’est un cadeau qu’elles me font me permettant d’aller vers cette image désirée.
Solange Delaurat